Quels sont tes projets JDR pour cette année 2013 ?

Trop nombreux, sans doute. Je voudrais publier au moins deux volumes du Dodécaèdre, l’Empire et la Gallicorne, plus si j’y parviens. Finaliser la publication d’Aventures Fantastiques. Publier ma relecture du Known World, que les habitués du Donjon du Dragon connaissent bien. J’ai d’autres projets bien avancés dans mes cartons, notamment de scénarios en français et en anglais, mais j’essaie de les mener dans l’ordre. Il faut rappeler que le jeu de rôle n’est pas mon unique activité d’écriture : j’ai d’autres travaux en préparation, notamment un bouquin sur la question de l’état chez Marx, déjà bien avancé.

Quelle est ton opinion sur l’Old School Renaissance et son évolution ?

L’OSR a d’une certaine façon réussi son pari, en devenant – ou en redevant – mainstream. Les éditeurs, même les plus grands, sont obligés d’en tenir compte. Évidemment, elle perd en spontanéité ce qu’elle gagne en notoriété. Le phénomène des kickstarters, par exemple, est de mon point de vue un recul par rapport à la gratuité qui avait présidé à ses débuts. Je comprends que les auteurs, qui consacrent beaucoup de temps à leur activité, rêvent d’être rémunérés : c’est une tension inhérente au capitalisme. Deux modèles continueront, de coexister, l’un commercial et l’autre fondé sur la gratuité, précisément par le jeu de rôle, « produit de votre imagination » selon la formule, favorise la liberté de création. Pour ce qui est de l’OSR francophone, j’en ai déjà touché un mot. Les traductions sont une chose formidable, elles ont atteint un niveau de qualité souvent supérieure aux traductions « officielles » d’autrefois. Mais certaines étapes n’ont pas encore été franchies : il manque encore d’un noyau d’illustrateurs de bon niveau, et surtout, de scénarios. C’est ça qui fait vivre un jeu. Il ne faut pas être timides là-dessus, nous avons tous de bonnes choses à partager dans nos tiroirs, dans nos disques durs. Je sais que, suite à l’appel que j’ai lancé, plusieurs projets sont en cours. Espérons que l’année 2013 sera riche en publications.

Enfin, j’aimerai bien savoir quelle est ta version favorite de D&D et quels sont les suppléments D&D (aventures, univers, etc.) qui t’ont le plus marqué.

Comme je l’ai dit, je suis un fan de la « boite rouge ». C’est celle que j’utilise en général comme référence principale. Mais, même si j’aime écrire des règles, j’en emploie assez peu et je mixe facilement des éléments venus de différentes éditions, en utilisant le strict minimum. J’ai une longue pratique de l’improvisation et du free-style. Côtés scénarios, il y en a plusieurs qui m’ont marqué et qui façonnent certains aspects du Dodécaèdre. Par exemple, le CM1 « test of the warlords » et l’idée qu’un personnage peut se tailler un fief à force de batailles et de gestion de domaine ; ou bien, la série X4-X5-X10 avec le maître des nomades, et sa conclusion sous forme de guerre continentale. C’est ce qui explique que le Dodécaèdre soit un monde au bord de la guerre, où les questions militaires jouent un rôle important.